A Noël, en matière de soirées DVD, je suis une fille tout ce
qu’il y a de moins original : je pleure devant la scène des pancartes de Love
Actually, ne me lasse pas de mon film coup de cœur The Holiday et me
repasse en boucle Le Journal de Bridget Jones. C’est facile et assumé.
Il faut dire que les films de Noël dits cultes sont grosso modo les mêmes références pour toutes.
Mais pas que. Parmi
les passions inavouées (et inavouables) en période de fêtes, j’en nourris une depuis
longtemps : les téléfilms de Noël.
Le principe du téléfilm de Noël est simple : c’est un film assez mièvre,
totalement kitsch, et globalement mal tourné, qui met en scène durant le timing des fêtes de fin d’année,
garçon et une fille, souvent un peu désabusés, que tout oppose et que le destin
va faire… devinez quoi… se rencontrer !
Le suspense est insoutenable, on ne devine vraiment pas facilement comment le
scénario pourrait bien se terminer et en plus, il y a de sacrés rebondissements
(en général, il s’agit d’une mauvaise nouvelle qui survient tout juste après un
premier baiser). Ajoutons à cela une vraie dimension fantastique puisque
parfois, le téléfilm de Noël ne manque pas de faire intervenir anges gardiens,
père Noël et autres lutins. Et là, Tolkien pourrait bien aller se rhabiller.
Vous l’aurez compris, on est
loin du film d’auteur ou d’unepotentielle critique positive de la part de Télérama (ne sait-on jamais). Et
sans se mentir, ça ne correspond pas non plus particulièrement à mes goûts en
matière de cinéma –sauf si j’ai envie d’une grosse marrade. Mais je n’ai pas
honte de l’avouer : oui je regarde des téléfilms de Noël, même que j’adore
ça. Je les traque avec passion sur M6 et si, ô chance, je tombe dessus par
hasard, je reste définitivement scotchée à ma télé. Comme si le dernier
Tarantino était en train d’être diffusé.
Bien sur, je ne suis pas sans trouver l’exercice niais et
désuet. Mais seulement… C’est mignon, ça fait doucement rêver et surtout,
permet de nous évader de notre propre réveillon qui va survenir incessamment sous
peu ; celui avec tonton FN et mamie sucre-les-fraises. Dans la fiction,
vous reconnaîtrez que c’est tout de même mieux. En plus, chez eux à Noël, les
sapins sont merveilleusement grands et il neige toujours.
Du coup, s’il me plaît d’imaginer un grand blond aux yeux bleus qui
m’enlacerait devant un feu de cheminée le 25 décembre, avec des illuminations
partout autour et une ambiance musicale pas piquée des hannetons, je ne vois
pas pourquoi je m’en priverais. C’est un petit plaisir de saison très sain, si
si. Et apparemment, beaucoup de mes amies en pincent elles aussi pour ces
téléfilms remixés à la sauce Harlequin.