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En route vers la Laponie !

Par Elle adore

Nuit d'amour sous une voûte étoilée, escalade d'une chute d'eau glacée, campement sur un lac gelé, safari dans les landes enneigées... Lorsqu'il s'agit de gâter mon homme, je ne réponds plus de rien !

Nuit d'amour sous une voûte étoilée, escalade d'une chute d'eau glacée, campement sur un lac gelé, safari dans les landes enneigées... Lorsqu'il s'agit de gâter mon homme, je ne réponds plus de rien : je brave toutes les convenances. Les pieds dans le vide et la tête dans les étoiles... Nous suivons la course folle du dragon blanc.

On dit que l'amour donne des ailes. Ce soir, les nôtres sont en acier et filent vers les sommets.

Prendre le télésiège en pleine nuit, c'est vivre un fantasme de gamine.

Blottie contre mon homme et enveloppée dans une couverture de laine, j'ai à peine le temps de m'épancher sur ce petit bonheur : mon cœur s'affaire déjà ailleurs. L'aurore boréale a commencé son ascension.

Sa coulée gazeuse avance à vive allure et inonde le ciel déjà constellé d'étoiles. Des nuages teintés de rose et de vert se déplacent par vagues, laissant derrière eux une longue traînée blanche... Un dragon à plusieurs têtes dont la queue vaporeuse trace des sillons. En haut de la station, un chocolat chaud et des gâteaux nous attendent. Nous savourons la chaleur du chalet, baigné dans la lueur des bougies. Dans la salle d'expo obscure, j'apprends qu'une aurore boréale est une tempête de particules ionisées provenant du soleil et attirée par les champs magnétiques de la Terre. En entrant dans la haute atmosphère, ces particules provoquent un spectre de couleur animé : mon dragon.

Crampons, pitons et harnais, nous escaladons une chute d'eau glacée.

Selon les Sami, le peuple natif de la laponie, une aurore boréale présage le beau temps. Leur croyance s'avère juste : la journée s'annonce radieuse. Le ciel est azur et malgré les -10 degC, le soleil réchauffe délicieusement le bout de notre nez, seule parcelle de peau émergée de notre accoutrement polaire. Ce microclimat tombe à pic.

Aujourd'hui, nous relevons un nouveau défi : escalader un mur de glace.

À l'idée de vivre cette expérience unique, excités nous sommes.

À la vue du beau Christian qui nous guide dans cette aventure, euphorique je suis.

Je tente de n'en laisser rien paraître à mon homme qui feint de ne pas s'apercevoir de mon trouble :

nous sommes les trois petits singes à nous deux. Après avoir enfilé casques, harnais et chaussures à crampons, nous nous rendons près de la rivière. La chute d'eau figée se dresse devant nous, raide et compacte. Imposante. Un piton dans chaque main, mon homme se lance. Son geste est précis, son corps agile. Il est doué. (C'est mon homme). On ne peut pas en dire autant de moi. Car si Christian me fait fondre, son charme ne fait pas fondre la glace. Le plantage de piton est douloureux, mes crampons dérapent, mais je m'accroche. Je persévère. Je dois arriver en haut, je ne capitulerai pas. Au prix de multiples efforts, mon regard surplombe enfin le paysage tapissé de neige.
Et je crie victoire (ou disons, je le suffoque).

Escapade nocturne au village d'Abisko.

J'aime dépasser mes limites. Pour la montée d'adrénaline, d'abord. Et les gratifications que l'on en tire, surtout. Mon homme est fier de mon exploit et me le fait savoir : sa récompense réside sous la couette, dans la langueur d'une sieste. Une légère halte avant d'entamer le programme nocturne : un verre de vin devant la cheminée du bar lounge de l'hôtel et une escapade au village.

Nous nous rendons au resto design de l'Abisko Mountain Lodge pour un dîner typiquement lapon.

Mon homme goûte le renne fumé à la crème de chanterelles.

J'évite. Je choisis le filet d'omble chevalier grillé. Ma gourmandise se rattrape sur le pannacotta de chocolat noir. Ma prudence est judicieuse. Et délicieuse.

Dans la moiteur licencieuse du sauna, le lac gelé gage notre intimité.

Notre soif d'étonnement est insatiable. Cela tombe bien, la région regorge de curiosités. Ce midi, nous levons le camp. Direction le lac Tornetrask et son petit village de cabanons de bois. C'est en motoneige que nous prenons le chemin du lac gelé : les petites cabanes sont plantées sur la glace et disposent d'une ouverture dans le sol pour pouvoir pêcher. Nous prenons possession de notre maisonnette et entamons notre premier cours de pêche.

Mon homme s'impatiente, il délaisse sa canne et se rapproche pour m'encourager. La chance nous sourit : ma ligne se tend, j'ai attrapé mon premier poisson ! Je découvre mon dîner de la veille : selon le guide, c'est un omble chevalier. Cela ressemble à une truite. La satisfaction nous pousse vers la seule cabane dotée d'une cheminée : le sauna. Nudité et chaleur moite dans les effluves de bois et de résine de pin. Autour, l'immensité silencieuse du lac gelé. La détente est à son paroxysme. La folie me guette : je décide de vivre l'aventure jusqu'au bout et de respecter les coutumes suédoises. Je sors prendre l'air. En maillot de bain. À -15degC. Le souffle du vent rafraîchit ma peau et me fouette le sang.
Je suis ivre de bonheur. Je ne tente pas une brasse dans l'eau du lac : ma témérité a des limites et mon cœur ses fragilités.

 

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