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Épisode 1 : Combien je l'aime...

Ou mes péripéties trekking sous le soleil

Une halte près d'un torrent, le temps d'un thé glacé. Le guide nous offre des torcetti. Petits biscuits sucrés. Décidément, cet Italien me plait.

Le ciel est dégagé, les versants montagneux tapissés de fleurs. Blanches, jaunes, violettes et bleues, sur le paillasson vert de l'herbe. Arc-en-ciel bucolique.

Je me sens d'humeur poétique.

Il ne veut pas me dire où il m'emmène. Mais je sais lire tout de même.

Il est inscrit Turin sur mon billet. Et il m'a fait acheter des chaussures de randonnées.

Il m'a demandé de "m'équiper". "Tu peux préciser ?"Pratique, utile et confortable étaient ses adjectifs. Auxquels il a ajouté : se protéger du soleil et du froid.Ma parole, il a avalé un dictionnaire.

.. Il n'avait jamais été aussi loquace !

J'ai pris l'initiative de remplacer utile par sexy. Sur ma planète, ces mots sont synonymes.

J'ai de la suite dans les idées et plus d'un tour dans mon dressing. Baroudeur chic version ethnique. Petites tresses de squaw et lunettes de soleil XXL... Je noie le poisson pour ne plus penser à mes pieds. Et à ces horribles chaussures de randonnées.

Oh ! Mais c'est quoi cette fleur bleue ?

Val d'Ayas. C'est ici que mon calvaire supposé doit commencer. Jusqu'où est-on prêt à aller par amour ? Franchement, j'aimerais mieux ne pas le savoir...

Première surprise : je n'ai pas à porter mon sac. Le personnel du refuge nous les amène en 4X4.

Soulagement ! Ma coquetterie et ses trois trousses de produits de beauté ne seront pas un fardeau. Une rando sans mal de dos, une rime dont je fais volontiers mon credo...

Le guide ouvre la marche. Stefano. Charmeur, charmant... Italien.

Tout s'explique. Son accent chantant dessine un sourire béat sur mon visage. Le cœur léger, nous commençons à monter vers le refuge. À petits pas. Pour laisser au corps le temps de s'acclimater. Ce n'est pas moi qui m'en plaindrais.

Le guide s'attarde pour une mise au point botanique. Mon homme semble fasciné. J'écoute d'une oreille distraite. J'entends gentiane, son doigt pointe du bleu vif. Mais l'attraction des hauteurs est plus forte, je me laisse étourdir par l'air pur des sommets.

Aucune considération ne saurait me tirer de ma rêverie.

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