Il y a quelques temps, une chaîne télévisée de grande audience diffusait le film français Joséphine. Rentrant du boulot, je me suis dit : “Tiens, ça a l’air chouette”. Couleurs pêchues, scènes comiques. C’était parti pour l’histoire d’une presque trentenaire, sans enfant, sans mari, et ses complexes.
Joséphine est adapté de la bande-dessinée de Pénélope Bagieu et réalisé par Agnès Obadia. Je ne suis pas tout à fait à la page direz-vous, le film est sorti en 2013 et la suite des aventures de Joséphine l’an dernier.
Très vite, je me suis un peu lassée. Le film présentait les lourdeurs que je retrouve généralement dans les comédies françaises mais surtout
la première moitié de Joséphine me donnait l’impression d’être une mauvaise copie à la française de Bridget Jones. La thématique, bien sûr, n’est pas l’apanage de la trentenaire britannique. Pourtant le schéma est sur bien des points semblable : les trois amis (deux femmes, une plus réservée, une dévergondée, un homme, gay, forcément), le salaud d’amant, les exigences familiales, les complexes sur le physique et peut-être surtout les “mésaventures” du quotidien. Autant une Bridget Jones qui se croute dans la boue, fait n’importe quoi au travail ou déclare à haute voix tout, absolument tout, ce qui lui passe par la tête (“vous m’aimez telle que je suis” à Marc Darcy) me fait exploser de rire, autant les mésaventures de Joséphine jusqu’à la moitié du film me laissent-elles un peu indifférentes. Le ton de Joséphine se veut plus absurde, plus vaudevillesque. Cette surenchère qui manque un peu de finesse m’agace. Pourtant, il y a quelque chose de séduisant dans le choix de ce décor (Paris romantique, appartement d’époque) et ces costumes haut en couleurs, un poil vintage. Le tout forme une atmosphère confortable, douillette même. Et Marilou Berry a un ton qui pousse à la rigolade, une attitude si vive !Le tout manque cependant de naturel. Ce n’est pas grave si c'est souhaité mais alors, il me semble, qu’il aurait fallu jouer beaucoup plus sur la carte de l’absurde, du comique, de l’extraordinaire.
Bridget Jones me touche particulièrement parce qu’elle est une héroïne du quotidien et l’humour a des accents de vécu (je suis aussi beaucoup plus sensible à l’humour britannique, il faut l’admettre).La deuxième moitié du film Joséphine, moment où elle commence sa vie cachée dans son appartement et non au Brésil, remplit mieux les attentes. Quelques scènes sont franchement drôles (Joséphine qui saute dans sa baignoire remplie pour se cacher de son locataire imprévu).
L’ensemble est parsemé de clichés sur la féminité “moderne” et la trentaine mais à voir une fois ce n’est pas désagréable.
En revanche, je peux voir et re-voir, lire et re-lire, Bridget Jones. Qu’on aime telle qu’elle est ! (et Joséphine un peu aussi)