Inventé par l’auteure américaine Michelle Miller, le mot « muppies » est une contraction de « millennials » (nées à l’heure du digital) et de « yuppies » (les money makers des années 1980). On connait tous une muppie, vous savez, cette femme qui a entre 22 et 35 ans, qui est diplômée des grandes écoles, qui se félicite de sa vie sociale épanouie et passe quotidiennement une heure sur les réseaux sociaux, trente minutes sur les e-shops, quarante minutes à penser au menu de son déjeuner bio. Mais oui, on connait tous ces adeptes du toffu et des burgers végétariens... On l'envie car elle a un job de rêve et une plastique idéale.
On la côtoie dans les magazines, à la télé et souvent c'est la voisine du dessus. On en est tous fans ! Mais cette version de la muppie est bien trop souvent européenne... C'était sans compter cette nouvelle génération de femmes africaines, et parmi elles, les afro-muppies made in Côte d'Ivoire. Elles sont hyper-connectées, possèdent une start-up, brillent sur les réseaux sociaux grâce à leur site internet Akwaba'nWork… Elles ? Marie-Karelle Koné, Marie-Line Ezaley, Fatou Cissé et Johanna Lokossou. Des afro-muppies, néo-superwomen qui révolutionnent les codes du business traditionnel ! Femmes actives, engagées et connectées, ces working-girls du millénaire tentent de se faire une place cosy dans le monde d'aujourd’hui. Analyse. Fans des séries à succès « The Good Wife », « Scandal »,
elles sont avant tout des femmes africaines, liées par la même attache : la Côte d’Ivoire. Biberonnées depuis toujours aux succes story made in US, elles incarnent aujourd'hui plus que jamais l'afro-muppie plurielle et universelle. Leur quotidien ? Elles endossent chaque jour le statut de cadre dans une organisation internationale, digital manager dans une entreprise leader ou encore étudiante... Leur particularité ?
Elles se distinguent par leur courage, leurs habitudes et leurs combats pour dynamiser l'emploi en Afrique, principalement en Côte d'Ivoire.
Militantes numériques dans l’âme, elles incarnent la nouvelle tendance de l'Afro-muppie. Ce terme désigne cette génération de femmes africaines actives épanouies en phase avec la technologie et ambassadrice du « bien dans ma tête, bien dans mon job ». Elles cassent les codes, bousculent les diktats du muppisme... Désormais les ingrédients du thieboudienne ou de la sauce gombo remplissent les critères du "repas sain et équilibré". Exister, oui, mais selon ses termes, c’est encore mieux !
Elles tirent pleinement avantage à travailler en unissant leurs compétences et rêvent d’un destin à la Sophia Amaruso, fondatrice de la boutique en ligne Nasty Gal.A l'instar de leur rêve ambitieux, elles fondent Akwaba'nWork, une plateforme de recrutement 3.0. et une Web Tv.
Dans ce nouvel équilibre du muppisme, Marie-Line Ezaley, directrice de Akwaba'nWork, se confie, « A travers cette société en pleine mutation, nous avons su entrevoir le manque de visibilité du marché de l'emploi africain comme une niche à exploiter.»
Quant à Marie-Karelle Koné, fondatrice de Akwaba'nWork « Nous encourageons l'entrepreneuriat que veut la mouvance de l'Afro-muppie, mais elle doit aller au-delà de la vision mercantile.
»Il y a trente ans, on prospérait qu'au 72ème étage d'une tour à Wall Street. Aujourd’hui, on s’accomplit à la tête d’une start-up qui tend à faire bouger les choses. On revendique le "Girl Boss", une appellation qui illustre à merveille la conception fantasmée et immaculée de cette nouvelle tribu citadine.