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Lettre ouverte aux femmes de ma famille

Par Elle adore

Je crois que l'on a des choses à ce dire.

Chère maman, chères grands-mères, chères grands-tantes et autres femmes biens pensantes de ma famille,Il y a des choses que je dois vous dire. Des choses que je n'avais pas forcément réalisées, jusqu'à là, mais trop, c'est trop. On parle souvent de la place des femmes dans le monde, de l'égalité des sexes, et de toutes ces choses qui me tiennent à coeur. Mais, et si l'on commençait par mettre un peu d'ordre chez nous, avant de regarder chez les autres ?
Ces vacances de Noël ont été une petite réalisation.
Si vous m'avez appris de nombreuses choses qui font que je suis la
personne que je suis aujourd'hui, j'estime aussi, malheureusement, que
vous m'avez transmis de mauvaises valeurs.

A commencer par celles selon lesquelles j'étais moins importante que mes frères.Non pas que vous l'ayez dit comme ça, non. C'est bien plus insidieux. C'est fait à coup de petites remarques, telles que "Lily, ce ne sont quand même pas les hommes qui vont faire la cuisine ! Viens nous donner un coup de main !", ou encore "Lily, débarrasse la table pendant que tes frères vont jouer". Il y a aussi eu des choses telles que "Le foot ? Mais c'est un sport de garçon", ou encore "Viens apprendre à coudre, ça te sera utile quand tu seras mariée". Vous vous rendez compte de l'effet que cela peut avoir sur une petite fille ? D'autant que, des années plus tard, c'est loin d'être terminé.

Aujourd'hui, j'ai 25 ans, un métier, une carrière.
Et entendre des choses comme "Tu ne devrais pas te plaindre d'être
moins payée que tes collègues masculins, tu as déjà de la chance d'avoir
décroché un job dans un métier d'homme", ou encore "Quand un homme
donne son avis, on l'écoute et on se tait", en 2015, ça me met tout
simplement hors de moi.
Alors, chères toutes, je ne suis pas désolée de vous dire cela :non, je ne fermerais plus ma gueule si je ne suis pas d'accord avec tel ou tel homme de la famille. Mes frères débarrasseront la table et feront la vaisselle tout autant que moi. Je continuerai à me battre pour être payée comme un homme.
Et je continuerai à "ouvrir ma grande gueule" à tout bout de champ. Pour ne pas que ma petite soeur ne soit élevée dans un monde où les femmes sont encore moins importantes que les hommes.

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