On m'a vanté le patrimoine naturel de la Croatie...
Qu'à cela ne tienne. Le Parc National de la Krka se chargera de corroborer l'info. Ou pas. Une heure d'autoroute plus loin, je fais arrêt à Skradin. Jolie ville médiévale aux rues étroites et pavées, à l'estuaire du fleuve Krka. Sa marina, repère de magnifiques yachts et voiliers, est aussi le point de passage vers le septième parc national du pays.
Cascades, torrents, lacs et petits ponts... Ma promenade bucolique est ralentie par ma contemplation des libellules bleues. Bleu turquoise frissonnant sur le vert des feuillages dans la transparence de l'eau. CQFD.
On m'a parlé des richesses historiques et culturelles dalmates...
Si la rumeur dit vrai, Rome, puis Venise, ont laissé sur leur passage des bijoux architecturaux.
Je profite de mon emplacement pour partir à la découverte de Sibenik. Après avoir passé, sans regret, le nouveau centre gris et tristounet, je m'oriente vers la ville historique. Je m'engage dans ses ruelles étroites et sinueuses, imprévisibles dans leurs détours, menant ici à une église, là à un cul-de-sac, plus loin à un jardin privé. De trésors de pierre en marches arrière, je grimpe sans faillir. Ou presque.
Bientôt, mon regard surplombe la baie : j'atteins la forteresse Sainte Anne, le point culminant de mon ascension. De ce point de vue stratégique, j'aperçois le dôme de la cathédrale St Jacques, classée au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Je redescends en chemins de traverse, rejouant la même comédie labyrinthique qu'à l'aller. Un joyeux bordel. Mais qui a le mérite, sinon de me perdre, de me donner l'illusion d'une expédition archéologique secrète.Un bruit courait sur la gastronomie...
Un slogan qui disait " La méditerranée enfin retrouvée ". J'aurais préféré entendre " un air d'Italie sans les Italiens " (Plus loin de moi s'exprime la puissance vocale de nos cousins latins, et mieux je me porte...). Mais je ne peux pas mordre la main qui me nourrit (si bien).
C'est à Sibenik que je fais ma première expérience culinaire probante.
Dans la lueur jaune du soir, je m'installe sur une petite terrasse improvisée dans l'étroitesse d'une rue en pente. Devant moi, un verre de vin blanc et une salade de roquette à la ricotta. En arrière plan, un vol d'hirondelles sur les toits en pierre blanche de la cathédrale, témoin majestueux de la Renaissance.Dans la ville de Pag, je soumets à nouveau mes papilles au détecteur de mensonge. Le versant continental de ma demi-lune est extrêmement riche en sel, ce qui fait la qualité de son fromage de brebis et de sa viande d'agneau. Pour y goûter, je me fais inviter dans l'intimité d'une taverne locale. Olives noires, Prsut et Paski Sir, le jambon cru et le fameux fromage,
à étager sur une grande tranche de pain, le tout accompagné d'un verre de Bogdanusa, un blanc frais et légèrement parfumé.Je fais ainsi d'une pierre deux coup et confirme le dernier ouï-dire de ma liste : l'amabilité des gens d'ici.