Je suis en grève de sens pratique
Quand il y a un métro toutes les 50 minutes, au bout de 45, il en reste plus que 5 à attendre. Moi, c'est à ce moment-là que je me décide ENFIN à partir. Et que le métro se décide à arriver. Du coup, je ré-attends les 50 minutes avec l'envie de tuer les 300 personnes que j'ai laissé passer.
Je suis en grève de patience
Je ne suis pas du genre grande gueule. Mais alors, s'il y a bien un truc qui m'horripile, ce sont les gens qui continuent à forcer pour entrer alors que c'est objectivement et humainement pas jouable. Alors que je bouillonnais dans mon écharpe, c'est parti tout seul : "Excuse-moi, tu peux pas appeler deux ou trois pote,s il y a encore un peu de place juste là ! "
Les gens n'ont pas ri, ils sont en grève d'humour.
Je suis en grève d'esthéticienne
Son centre "anti-poils" est beaucoup trop loin de chez moi. En même temps, c'est pas très grave, je suis en grève de vie amoureuse aussi puisque L'homme est également coincé chez lui. Et puis c'est pas plus mal, les poils, ça tient chaud.
Je suis en grève de vie sociale
Parce qu'entre le stress de l'arrivée et le stress du départ, ça laisse pas beaucoup de temps pour se détendre.
Du coup, je me fais des soirées télé, seule. Non, avec des graines de tournesol. Bio, les graines, parce que l'épicerie bio c'est le seul commerce dans lequel je peux aller à pied.
Je suis en grève de solidarité
Pendant la grève, vous en trouverez toujours quelques-uns pour trouver super drôle d'être entassés dans le métro et super fun de vautrer les uns sur les autres au démarrage. Moi ça me fait pas rire du tout, et quand ces gens-là cherchent des regards complices, même pas je leur rends leur sourire.
En plus pendant les grèves, les gens font grève de déo.
Camille Anseaume