Fashion Week. Cette appellation mystique est entourée dans mon agenda depuis des lustres.
Mes escarpins Prada claquent sur le marbre, j'aime ça : ça montre que je m'impose.
A chaque Fashion Week, la fashionista qui sommeille en moi contemple le sublime travail de Karl, Marc and co sur le web.
Et puis, il y a peu de temps ...
J'ai reçu l'appel divin.
Comme si Karl venait à moi, mais en plus oriental : Jamil Khansa, LE styliste libanais, me convie à son défilé de mode.
Au George V s'il vous plaît.
Après ouverture de ladite enveloppe, j'ai cru défaillir. Je vais assister à mon premier défilé de mode haute couture ! Qu'est-ce que je vais mettre ? Comment ça se passe ?
Quelques jours plus tard...
J'arrive et je snobe le portier. Et encore, pour le coup je suis gentille : si j'avais été une serial modeuse confirmée, je ne l'aurais même pas remarqué, ce portier.
La tête haute, je traverse le hall.
Je tourne à gauche et je m'engouffre dans les salons du George V. Je ne demande mon chemin à personne, je suis une diva.
On m'ouvre les portes, on me salue à coup de " bonsoir madââââââme " et je ne cille même pas.
Je reste là, le regard hagard, comme si leurs esbroufes faussement travaillées ne m'atteignaient pas. Je suis une fille de la hype, moi. Que voulez-vous.
Dernière étape avant le sanctuaire : le salut aux attachées de presse.
Comme je suis so famous, bien entendu, je ne m'embête pas à donner mon nom, histoire de vérifier si je suis sur la liste.
Bien sûr que j'y suis, enfin.
Une jeunette passe à côté de moi, je souris, l'il torve et lui lâche une de mes sentences favorites : " novice ".
A tous les coups, elle doit être stagiaire.
Qu'elle s'estime heureuse d'être là, la petite. Et qu'elle arrête de me faire croire que son sac est un vrai Balenciaga.