Les voyages, je les aime version soleil, sang chaud et movida. Les pays du Nord, a priori, ce n'est pas pour moi. Mais ma conception du voyage doit aussi rimer avec inattendu. Alors pour une fois, j'ai décidé de changer de cap et de remonter la carte du monde... Histoire d'aller voir un peu ce qui se passe là-haut, près du Pôle. Pour mon grand baptême du froid, j'ai fait un choix stratégique : je suis partie dans les îles. Sur l'archipel de Stockholm. Certes, le jaune et bleu n'est pas ce qui me sied le mieux, mais qu'importe, pour le coup, j'ai un argument de taille : je suis accro au design scandinave des années 50.
J'ai un argument de taille : je suis accro au design scandinave des années 50.
À l'assaut de SoFo... Le Soho d'Europe du Nord.
Sur les 30 000 îles et récifs de l'archipel de Stockholm, je dois définir mes priorités. Mon plan d'action est déjà pensé : il rimera d'abord avec "quartier branché". Curieuse de savoir à quoi ressemble le Soho suédois, j'emprunte les souterrains qui mènent à l'île de Södermalm. Décryptage : je prends le métro jusque Slussen.Je commence ma parade acheteuse dans les boutiques underground de Götgatan & rues collatérales. Je presse le pas, attirée par les vitrines prometteuses, m'enfonce dans les allées labyrinthiques, m'affole à la vue des portants chargés de tops, robes et accessoires, charge les plus jolis sur mon bras gauche,
entre in extremis dans une cabine (mon bras gauche commençait à s'engourdir) et entame la danse du j'essaie et tape des poses devant le miroir.De ce scénario SoFoiste bien rôdé, je retiendrai surtout :
Ma découverte du Tjallamalla : caverne d'Ali Baba des meilleures créations scandinaves "prêtes-à-porter-tout-de-suite-j'aime-trop-impossible-d'attendre"... Stylein, Ivana Helsinki, Anna Bjarkvik, et mon coup de cur : Klara Stark et sa collection de robes vintage (à se damner !).
Ma halte au Muggen : un "Fik" chaleureux et convivial où l'on peut se réchauffer autour d'un Kanelbulle (petit pain à la cannelle) et d'un énorme café crème, tout en observant la jeunesse branchée stockholmoise.
Grandes salades, nouilles sautées aux légumes et verre de vin, aussi, selon l'envie. Et l'appétit. Mon détour par Street, entre le marché couvert et la galerie commerçante mode et design. J'ai pu y flâner à la recherche d'un cadeau, d'un souvenir, d'une nouvelle babiole à aimanter sur mon frigo, trophée miniature de mes explorations citadines. Les inventions ludiques et colorées de DesignTorget se sont parfaitement prêtées à mon petit rituel.Réglisse et tempête de neige
Fini les souterrains, je monte au Katarinahissen pour embrasser l'archipel des yeux. Je traverse ensuite le pont qui me sépare de Gamla Stan, la vieille ville.
Après tant de futilités, un bain de culture m'aidera à apaiser ma culpabilité dépensière. Storgtorget, la Grand-Place aux vieilles demeures où sont gravés les noms des nobles décapités par Christian II au XVIdeg siècle ; Storkyrkan, la cathédrale gothique et son Saint Georges terrassant le dragon danois, chef d'uvre de la sculpture médiévale scandinave. À peine le temps d'atteindre Kungliga slottet, le Château royal : une tempête de neige s'abat sur moi.J'échappe de justesse à la relève de la garde (la culture a ses limites) et cours m'abriter dans un magasin de bonbons.
C'est le cinquième qui croise ma route depuis mon week-end à Stockholm : celui de trop, je me laisse tenter.
Je fais une provision de réglisse, Lakrits en suédois, et après avoir goûté l'improbable (et assez écoeurant) réglisse salé, je retourne affronter le froid.