Rappelez-vous : la première saison de Broadchurch avait remporté un grand succès grâce à son enquête sur le meurtre d'un enfant. La seconde, moins intéressante, se penchait sur le procès du meurtrier. Longtemps absente de nos écrans, la série britannique est désormais de retour. On garde le même casting (l'extraordinaire David Tennant, la formidable Olivia Colman, sans oublier Andrew Buchan et Jodie Whittaker), mais avec une nouvelle enquête.
Soyons honnête : le sujet est dur. Dès les premières minutes, on découvre qu'une femme a été victime d'un viol. Ses souvenirs sont flous, elle avait bu, et n'a pas osé parler au début. Résultat, l'enquête promet d'être difficile.
Mais le sujet est important, car rarement traité sur toute une saison de série. Ici, on explore le viol et ses conséquences en long en large et en travers : l'acte en lui-même, les soupçons, la paranoïa, les réactions des proches et des moins proches… Le victime-blaming aussi ("Elle avait bu, et de toutes façons, elle couche avec n'importe qui"). Les épisodes sont violents : on se met à la place de la victime alors qu'elle revit, jour après jour, ce drame qui a ruiné sa vie.
Encore une fois, l'incroyable justesse des acteurs rivalise avec la formidable écriture de l'histoire et des dialogues. Chaque épisode passe à toute vitesse, et il est impossible de ne pas se prendre dans l'enquête.
Pour les victimes de viols, la série promet d'être dure, très dure à regarder tant elle explore la réalité. Un tour de force qui nous fait presque regretter que cette saison 3 soit probablement la dernière du programme…