J’entre dans la cuisine. Il est là, il me regarde du coin de l'œil. Si si, je vous assure qu'un croissant peut vous regarder.
Je prépare mon café pour détourner mon attention de lui. Une pomme vient croiser mon regard mais elle n’a pas la même parure dorée et le croustillant de son rival.
Je me demande comment il est arrivé jusque là, ça doit être encore une blague des enfants.
Mon café est prêt, je vais directement à la case sucre sans passer par le croissant et ne pas toucher mes 20000 calories.
Je lutte, j’essaie de ne pas imaginer le goût de cette petite extrémités toute craquante mêlée à mon café chaud.
Je cède, je pique juste ce petit bout, pas plus, je fais des efforts depuis 3 semaines, je ne vais pas tout gâcher avec un croissant.
Je me souviens encore du jour où j'ai appris qu'un croissant c'était 100gr de gras à perdre ensuite alors croyez moi, je ne vais pas craquer. Mon énorme tentation remet en question toutes mes décisions de la rentrée, enfin une seule, celle de perdre la petite bouée estivale. Donc, juste une bouchée, ça n’a rien de grave, au boulot, je prendrai les escaliers au lieu de l’ascenseur.Puis hop, un deuxième petit bout. Ouh là, un troisième. J’arrive à la moitié. Si je laisse ce pauvre demi croissant, il va être tout sec que j’aurais gaucher son existence alors que si je le termine, je l’honorerais.
Il ne reste donc plus que quelques miettes. Je me sens tellement faible à côté de cet énorme monument de notre boulangerie. Cette petite culpabilité va être difficile à gérer mais c’était tellement bon !